Système de santé au Québec en difficulté, l’armée réclamée.

Pénurie de soignants, le ministre de la santé public du Québec M. Christian Dubé se rendra en personne dans la région de Nunavik dans les prochains jours afin de faire un suivi au sujet de la grave pénurie de main-d’œuvre qui affecte le réseau de la santé dans le Nord-du-Québec.

Le manque de personnel de santé affecte sept des communautés du Nunavik, Selon les autorités local, c’est du jamais vu. Les autorités de santé locales ont demandé au gouvernement de François Legault de « peser sur le bouton rouge » et sans se gêner de faire appel à l’armée canadienne, une requête rejetée d’un revers de la main par le gouvernement du Québec.

Dès son arrivée au Conseil des ministres, mercredi dernier, le premier ministre a écarté à nouveau la possibilité de faire appel à l’armée. Selon M. Legault « Une entente avec la Croix-Rouge est en voie d’être négociée pour envoyer des ressources médicales du sud». Il avance pour dire « qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui sont disponibles au fédéral qui sont formées en santé ».

Selon le dire de M. Dubé, des paramédicaux sont en direction du Nunavik pour aider la région à faire face à ces moments difficiles. Des médecins des différentes régions du Québec sont aussi en déplacement. « Des renforts sont attendus, des ambulanciers, cinq ou six, qui sont en route ». Des équipes médicales du sud pourraient donc être déployées en collaboration avec la Croix-Rouge, a-t-il mentionné. M. Dubé a clairement admis que la situation au Nunavik est « vraiment problématique ».

À noter que depuis le commencement de l’été, les habitants des villages de la côte de la baie d’Hudson qui sont à peu près au nombre de 8000, étaient obligé d’attendre longtemps afin d’être admis à l’urgence et ceci à cause du manque de personnel permettant d’assurer les services de bases les plus courants.

Selon le témoignage recueilli d’une aînée du village d’Inukjuak, qui est aussi membre du Comité santé de la communauté « Tout le monde est très stressé, et nerveux, ce qui a mène la peur » affirme Siasi Smiler. Pour M. Cyril Gabreau qui est le président du Syndicat nordique des infirmières et infirmiers de la Baie d’Hudson, parle de situation alarmante, et très critique.

La porte-parole de la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik Mme Kathleen Poulin, explique « qu’il faut les agences de personnel infirmier n’ont plus de personnel à offrir. La pénurie de personnel en soins de santé affecte tout le Québec. Il faut chercher ailleurs. Certaines organisations sont en mesure de fournir du personnel médical, dont la Croix-Rouge et les Forces armées canadiennes ».

La région du Nunavik

Le territoire du Nunavik occupe le tiers de la superficie du Québec, soit une superficie de 660 000 km², selon les Inuits.

Se trouvant dans la région d’arctique du Québec, son vaste territoire vierge est situé au Nord entre le 55e et le 62e parallèle. Il est délimité à l’ouest par la Baie d’Hudson, au nord par le détroit d’Hudson et à l’est par la Baie d’Ungava et le Labrador.

C’est une vaste région, peu peuplé et sa population totalise environ 12 000 résidents permanents, dont près de 90 % sont des Inuits. La langue parlée majoritairement au Nunavik est « l’inuktitut » mais dans la pratique c’est essentiellement l’anglais du fait de la prépondérance du gouvernement fédéral dans le temps.